J’en ai marre de voir les dev se faire avoir par les ESN et SSII…

Humeur, Recrutement, SSII, Entretien

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  • Auteur Sylvain Lareyre

// Article initialement publié sur Linkedin en février 2020 //

Quand on est développeur(euse), il y a des choses que l’on sait parfaitement faire. Dans leur job, ce sont les meilleurs ! Sinon quand il s’agit de se faire débaucher/embaucher, ce n’est pas la même et on se fait facilement avoir…

Pas convaincu ? Voici quelques exemples :

  ✅ Faire des choix techniques

  ❌ Voir au-delà du bullshit et des buzzword des discours RH et commercial

  ✅ Traduire des besoins utilisateurs en fonctionnalité

  ❌ Résister au lavage de cerveau des recruteurs

  ✅ Penser maintenabilité et performance dans son code

  ❌ Déceler les pièges des salaires et packages

  ✅ Tenir la pression et être toujours efficace

  ❌ Se rendre compte qu’il y a autre chose que les ESN/SSII

  ✅ S’auto-former et rester à la page de son domaine

  ❌ Etre considérer pour ce que les dev sont réellement

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Pourquoi je vous dis ça ? Parce que j’ai eu dans une 1ère vie le parcours classique du développeur : Master en informatique et différentes missions pendant 5 ans en SSII. Mais j’ai changé, ayant perdu la foi et la motivation pour mon métier. Cela fait maintenant plus de 7 ans que j’ai basculé dans le monde du recrutement. Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai vu de nombreuses dérives devenir monnaie courante avec le temps…

Aujourd’hui les développeurs(euses) sont de vrais professionnels avec un savoir-faire, une rigueur, une organisation et des compétences techniques pointues. Bref, des gens brillants techniquement mais qui ne sont pas préparés à la pénurie sur le marché informatique. Alors que les recruteurs, eux, le sont et ne vont pas s’en priver !

Moi-même il y a quelques années, je me suis laissé séduire par des sirènes qui promettaient monts et merveilles. Beaucoup de recruteurs IT, notamment en sociétés de services, vous racontent ce que vous avez envie/besoin d’entendre :

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« Vous voulez être chef de projet ? Pas de soucis, dans 2 ans vous aurez évolué comme Alexandre sur un de nos projets internes. »

Sauf que la personne citée en modèle est le seul gars d’une boite de 200 personnes à avoir vraiment évolué, ne fait pas de la vraie gestion de projets ou est parti de la société dernièrement…

La consigne est de dire oui au candidat sur tout ou de jouer sur l'ambiguïté. Tant pis s’il ne reste que 8 mois, c’est toujours 400€/jour x 8 mois x 20 jours = 64k€ de pris !


« Vous souhaitez changer de mission régulièrement ? Aucun problème, nous avons beaucoup de projets et de clients qui vous attendent dans les technos que vous recherchez et à la mode. »

Sauf que la réalité est bien différente : ce n’est jamais le bon moment (c’est la crise ou on ne peut abandonner le projet/client, etc.), les commerciaux n’avaient pas compris que c’était important, on fait trainer les choses et finalement il faut menacer de démissionner pour être pris au sérieux.

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« Vous cherchez une boite humaine ? Ça tombe bien, la porte du directeur est toujours ouverte, nos locaux sont design et on organise plein d’événements ! »

Sauf que les locaux, personne ne les voit jamais comme beaucoup sont en régie chez le client. C’est surtout le staff de l’agence qui en profite, et accessoirement les quelques dev sur les projets au forfait quand ils en ont le temps.

Que dire des événements qui n’attirent plus personne ? Combien de relances reçues pour la dernière soirée ? Ceux qui y vont restent finalement avec ceux qu’ils connaissent déjà et profitent de l’occasion pour serrer la main du commercial afin de se rappeler à leurs bons souvenirs. Sans oublier l’ambiance de folie à chaque fois dans les réunions d’agence...


« Vous recherchez à rejoindre un client final ? On fait de la pré-embauche ou nous sommes aussi éditeur, vous pouvez travailler sur notre application maison. »

Sauf que, les postes en pré-embauche sont rarissimes ou quand c’est le cas se transforment en mission de plusieurs années à grands renforts de promesses pour que vous ne partiez pas avant.

Quant aux SSII/ESN qui disent qu’elles sont éditrices de logiciels, ce n’est qu’une vaste fumisterie qui mérite un prochain article à lui tout seul. Très souvent, ce ne sont que d’anciens forfaits dont la société a récupéré la propriété car le client ne pouvait pas payer. Résultat : les dev dessus représentent moins de 10% des effectifs (donc 90% de prestation !), il n’y a que 2-3 pauvres clients qui l’utilisent et c’est en majorité de la maintenance corrective réalisée par des stagiaires…

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« Vous demandez 45k€ (fixe) ? On vous propose un package à 48k€ et chez nous tout le monde est augmenté régulièrement. »

Sauf que, à y regarder de plus près les 48k€ se décomposent en 43k€ de fixe et 5k€ d’avantages. Et dans ces 5k€, il y a la part employeur des ticket resto et de la mutuelle, une prime de participation élevée, une prime de cooptation de 1k€ (ah ben tiens !?), etc. Bref le package a vite fait de se dégonfler dans la réalité… Quant aux augmentations, en général sont augmentés que ceux qui râlent ou menacent de démissionner.


Bref, tout le monde raconte le même bullshit : les entretiens se suivent et se ressemblent… Il est devenu maintenant très difficile de décrypter le vrai du faux. Soit on est rodé à l’exercice, soit on écoute son feeling. Sauf que le feeling et les émotions des candidats, les recruteurs savent jouer dessus à grands coups de promesses merveilleuses, de pression pour signer et de martelage psychologique « on est différent des autres ».

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Vous allez me dire que je ne suis pas objectif et que je caricature car je n’aime pas les SSII/ESN. Peut-être mais bien 90% des sociétés de services se retrouvent dans ce que je décris. Malheureusement…

Au début tout est beau tout est rose, et puis au bout de 1-2 ans les moulures au plafond commencent à s’effriter. Le restaurant 3* se transforme en MacDo… N’est-ce pas Kévin ?

! Attention !

  • C'est un article "coup de gueule" qui vise à faire réagir. D'ailleurs j'ai eu beaucoup de réactions et j'ai écris ce nouveau billet : Méthode anti-pipeau en entretien de recrutement
  • Toutes les SSII/ESN ne sont pas à mettre dans le même panier, mais il faut chercher les bons et ce n'est pas gagné...
  • Les cabinets de recrutement et les clients finaux sont aussi impactés, mais dans une moindre mesure je pense...
  • La suite parle de mon cabinet de recrutement, vous n'êtes donc pas obligé de le lire 

Les développeurs(euses) méritent mieux que ça, vous ne croyez pas ? Si vous avez envie de changer pour un environnement plus sain, contactez-nous !

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JobOpportunIT est un cabinet de recrutement spécialisé en informatique. Je l’ai co-créé non pas pour faire de l’argent, sinon j’aurais fait une SSII, mais pour sortir les dev de tout cela et leur donner accès au marché caché de l’emploi IT.

Qu’est-ce qui nous différencie, pour de vrai, de tout ce que l’on voit sur le marché ?

 - On ne propose que des clients finaux triés et qualifiés : éditeurs de logiciels et DSI en startup, PME et grands groupes. Sur le fonctionnement, ça n’a absolument rien à voir avec une société de services ! Notre hashtag justement : #NoSSII

 - Nos recruteurs sont spécialisés par le métier et connaissent par cœur les clients. Pas de survente des postes, il n’y a qu’à regarder nos annonces vraiment détaillées (avec des photos de la société !).

 - On ne fait pas rentrer des ronds dans des carrés : si nous n’avons pas le bon poste pour vous, ce n’est pas grave. On ne force pas la main et en général nos candidats sont très contents quand on revient vers eux quelques mois après avec la bonne offre !

 - On est au service de notre communauté, et non pas là uniquement pour en « profiter ». Sponsoring des événements techniques locaux, Meetup, concours de code et information/intervention dans les écoles : c’est notre ADN.

 - Le plus important : on aime notre métier, nos candidats, nos clients et l’informatique. Et ça, ce n’est pas rien sur le marché du recrutement IT aujourd’hui.

A très bientôt j’espère !

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